jeudi 26 janvier 2012

Balales

Comme dirait mon grand garçon, nous sommes balales. Tous balales. Rien de bien grave mais juste assez pour nous amocher et nous faire passer une tonne de mouchoirs. J'ai les yeux rougis, la goutte au nez et la tête lourde. Je me coucherais en petite boule dans mon lit avec un bon livre, je m'étendrais sur le divan et je regarderais plusieurs films que je n'ai jamais le temps de visionner, je prendrais des bains chauds, je dormirais une bonne partie de la journée, je me laisserais soigner par mon homme... Mais, je suis une maman et une maman c'est garanti 365 jours par année. Beau temps, mauvais temps, balale pas balale, je suis maman.

Qu'est-ce qu'elle fait la maman malade? Elle ferme la porte à double tour, elle dit à ses petits malades de rester en pyjama, elle les prend dans ses bras, elle fait de la bonne soupe au poulet, elle fait des tournées de chocolats, elle fait ce qu'elle peut. Malgré nos nez qui coulent, nos voix enrouées, nos muscles endoloris, nos têtes prêtes à exploser, nos yeux larmoyants et nos gorges irritées, la vie est belle.

Tantôt, ma maman est venue me voir pour me donner un petit coup de main. Parce qu'une maman c'est là 365 jours par année, beau temps, mauvais temps, balale pas balale.

Merci maman

mardi 24 janvier 2012

Réchauffé

Aujourd'hui, je vous sers du réchauffé. Au menu: café tiède, papalé et dérangement. Il y a quelque chose de réconfortant dans le réchauffé; on est en terrain connu, on ne fait pas trop d'efforts et on savoure. En cette journée de grisaille, mon corps et mon coeur seront réchauffés par ma petite princesse qui a une poussée de fièvre et qui réclame les bras de maman.

Bien que le réchauffé puisse être réconfortant, il peut aussi être désolant. Depuis quelques jours, mon grand est bien attristé du réchauffement quand il regarde par la fenêtre et se demande où est passée la neige. C'est aussi ça du réchauffé!

vendredi 20 janvier 2012

Condamnée

Le matin, je prends un ou deux cafés pour démarrer la journée. J'aime entendre le bruit de la cafetière qui m'annonce que dans quelques minutes j'aurai un bon café chaud à déguster. Mon armoire regorge de tasses de toutes les couleurs et de tous les formats. C'est primordial qu'elles soient dépareillées. Ce serait vraiment dommage de toujours boire mon café dans la même tasse car chacune est associée à un souvenir, un état d'âme ou une personne. À tous les matins, je choisi ma tasse selon mon humeur du jour. Parfois, je la choisi avant même que je mette un pied en dehors du lit.

Je n'aime pas que mon homme me serve mon café. Lorsqu'il le fait, j'ai l'impression de sauter une étape essentielle à la réussite d'un bon matin. Les matinées sont assez chaotiques dans ma chaumière: les plus vieux veulent manger, le petit réclame une tétée, ma fille veux se faire débarbouiller, mon garçon n'est pas content de son déjeuner, le plus petit régurgite, sans oublier tous les changements de couches et mon homme qui tente de quitter la maison afin d'aller travailler. Dans le brouhaha matinal, j'essaie de trouver le meilleur moment pour prendre mon café. Quand je sens poindre une période d’accalmie, je verse mon café dans la tasse du jour. J'aime observer la vapeur qui s'échappe du filet de café qui coule dans ma tasse, j'aime humer son odeur, j'aime placer mes mains autour de la tasse pour les réchauffer. Ensuite vient le temps d'ajouter le sucre et le lait. Le désavantage d'avoir plusieurs tasses est de devoir ajuster les quantités selon chacune. Puis un ou deux petits tours de cuillère et le café est prêt. Parfois, je me sens nostalgique et je pense à mon grand-père qui lui brassait son café énergiquement pendant de longues minutes en nous relatant les dernières nouvelles. Il m'arrive de le faire à la blague en guise de clin d'oeil à celui qui me manque terriblement.

Dans mes rêves les plus fous, je bois mon café chaud tout en surfant sur le net. Il n'en est rien, la réalité est tout autre. Je prends mon café tiède en essayant de butiner sur mon portable. Je donne le sein, je change des couches, je brosse des dents, je mouche des nez, je range, je lave, je joue, je ne bois pas mon café. Je l'oubli souvent sur le coin d'une table et je le retrouve complètement froid. Je le réchauffe plusieurs fois au four micro-onde jusqu'à ce qu'il prenne un goût de sirop brûlé.

J'arrive à boire un café chaud lors de nos trop rares sorties en amoureux. Après un bon repas au resto, je ne rate jamais l'occasion d'en commander un. La plupart du temps, il est trop corsé ou bien il goûte l'eau de vaisselle. Je n'arrive jamais à bien doser la crème avec les petits godets. Même chose pour les sachets de sucre. J'aime rarement la tasse dans laquelle il est servi et quand je prends finalement une gorgée, je me brûle immanquablement.

Je suis condamnée. Condamnée à boire du café tiède préparé avec amour par mon homme et tiédi avec amour par mes petits. Il y a des condamnations pires que d'autres.

mardi 17 janvier 2012

Au Temple de la renommée

Pompiers, ambulanciers, policiers. Il n'en fallait pas plus pour faire plaisir à mes deux petits trésors. Ce n'est pas à tous les jours qu'on a droit à deux camions de pompiers, une ambulance, une fourgonnette de premiers répondants et une voiture de police devant la porte.

En faisant une petite randonnée de ski de fond dans la forêt derrière chez moi, un homme d'un certain âge a eu un malaise. Un gentil monsieur l'a trouvé étendu dans la neige dans un piteux état et il est venu sonné à ma porte pour que j'appelle les renforts.

En attendant les secours, j'ai expliqué aux enfants ce qui se passait. Les yeux gros comme des deux piastres mes petits ont observé la dizaine de pompiers et les deux ambulanciers remonter le sentier jusqu'au skieur. Pour l'occasion, mes petits ont eu la permission de se mettre debout sur leur table de bricolage afin d'avoir une meilleure vue de la scène. Alors là, l'excitation était à son comble; de un, les pompiers étaient dans notre cour et de deux, ils enfreignaient une règle de la maison avec le consentement de maman. Les pompiers étaient rendus loin dans la forêt. Tellement loin que les petits yeux se faisaient encore plus petits pour mieux voir. L'attente était longue avant le retour des renforts. Par la porte patio, on a vu les pompiers revenir tranquillement avec le traîneau-civière. Les héros du jour avaient réussi à extirper le vieillard du bois.

Les enfants se sont vites dirigés vers l'avant de la maison pour observer la suite. Les cris fusaient de toutes parts lorsque j'ai ouvert la porte et qu'ils ont vu les véhicules de secours. Je courais du salon à la porte d'entrée pour couvrir tous mes petits. Tuque de laine et doudou chaude pour le petit dernier qui pour une fois avait le salon et la télé pour lui seul. Manteau d'homme en feutre carreautée rouge et noir, tuque mauve et foulard rose pour ma petite. Veste de laine brune ornée d'un collet de fourrure pour mon grand et sur la tête, une tuque lignée rouge et bleu pour couronner le tout. Dans l'urgence de la situation, je leur ai enfilé les premiers trucs qui me sont tombés sous la main. Un style digne des plus grandes parades de mode. Pour mes enfants, c'était le cadet de leurs soucis. Un à un les véhicules sont partis. J'ai tenté à plusieurs reprises de fermer la porte mais les enfants on monté la garde jusqu'à ce qu'il ne reste plus de trace de l'intervention.

On ne saura jamais ce qui est advenu du skieur mais je sais qu'en cette froide journée d'hiver, le vieillard du boisé vient de faire son entrée dans notre histoire familiale. Un peu comme on entre au Temple de la renommée.


jeudi 12 janvier 2012

Papalé

Papalé ou communément appelée pâte à modeler.


Définitions:

Pâte à modeler selon maman: Matériau malléable utilisé pour sculpter.

Papalé selon mon grand: Matériau que maman achète pour m'amuser pendant des heures et que je ne veux surtout pas partager avec ma soeur.

Papalé selon ma cocotte: Matériau malléable à étendre sur les fenêtres et à déguster.

Mon grand adore la papalé. Il peut passer des heures à faire des sculptures toutes aussi farfelues les unes que les autres. Il s'amuse tout en développant sa dextérité et son sens de l'imagination. Grand malheur à lui, sa soeur s'est découvert une nouvelle passion pour la papalé alors il doit maintenant partager son précieux butin.

Ma cocotte a une toute autre vision quant à l'utilisation de la papalé. Elle prend un malin plaisir à concocter une bouette composée de bave et de papalé qu'elle étend généreusement dans mes fenêtres. Pendant la fabrication elle prend soin de faire des tests de qualité en goûtant à son mélange. Elle est généreuse et téméraire ma cocotte; elle se sacrifie en prenant des grosses bouchées pour être certaine d'offrir un bon produit. Goûteuse professionnelle. Elle est si dévouée que j'en retrouve parfois dans sa couche. Un caca rose fluo, ça surprend.

Alors ce soir chéri, il y aura de la papalé pour souper, préparée et sculptée avec amour.

mercredi 11 janvier 2012

Le mercredi on fait comme tout le monde

Ouep, le mercredi, on fait comme tout le monde. On se réveille encore fatigués de notre trop courte nuit au son du réveil-matin, on s'habille en vitesse, on réveille les enfants, on grignote une tranche de pain sur le coin du comptoir en encourageant les enfants à manger, (je dis grignoter parce que pour moi c'est une vraie torture de manger quinze minutes après mon réveil, j'ai mal au coeur). Petite tétée éclair pour le plus jeune. Ensuite on se bat avec nos trois enfants pour les changer de couches et les habiller en un temps record. Oui oui, les trois sont aux couches. Mais... Ce n'est pas fini. Il reste les manteaux, les cache-cous, les tuques, les mitaines et les bottes. Une chance que le tout petit est encore dans sa coquille (merci à l'inventeur de la pochette d'hiver qui fait en sorte que j'ai juste à lui mettre une tuque). Une fois que j'ai réussi à les habiller, ils me font un spectacle digne de Lord of the Dance pendant que j'enfile mon manteau et mes bottes en vitesse. Ensuite on ouvre la porte vers l'autre monde. Le monde extérieur. Je laisse le tout petit dans l'entrée avec les sacs (la sacoche, le sac à couches, le sac de jouets, le sac d'école et le sac à lunch) et je sors avec les deux plus vieux. Bisous à papa qui s'en va faire une heure de trafic avant d'arriver au travail.

Notre Grand Caravan nous attend dans le stationnement. J'ouvre la porte coulissante et j'embarque mes deux ti-minous. Je me dépêche à les installer dans leurs sièges pour ensuite aller chercher mon mini. Je fais un dernier voyage pour tous les sacs. Bon l'embarquement est terminé. J'ai les dents serrées et des sueurs dans le dos.

Ouf, je me place enfin au volant. Une grande respiration et on démarre. Oups, j'ai oublié de barrer la porte. Petite anecdote en passant... J'ai déjà essayé de barrer la porte de la maison avec la manette de verrouillage de l'auto. Alors, je retourne barrer la porte. Enfin on part. Je n'ai pas encore tourné le coin de la rue que ma fille a déjà enlever sa tuque, son cache-cou, ses mitaines et ses bottes. Grrr. Direction pré-maternelle, ensuite bénévolat.

Voilà, le mercredi matin, je fais du bénévolat. Comme je suis maman à la maison, c'est le seul matin de la semaine où on vit la réalité des gens qui travaillent et qui ont des enfants à préparer pour la garderie ou pour l'école. Je vous lève mon chapeau. Ce soir, j'ai demandé à l'homme de ramasser quelque chose en chemin pour le souper. J'avais envie de relaxer en fin de soirée et je me suis fait chauffer de l'eau. Il n'y a rien comme un bon thé chaud pour me détendre. J'ai attendu l'eau pendant un bon dix minutes... la bouilloire n'était pas branchée. Dur, dur de faire comme tout le monde.

Merci chéri de me permettre d'être maman à la maison. Ça change pas le monde sauf que...je peux laisser les enfants dormir le matin, je peux déjeuner quand j'ai faim, je peux rester en pyjama jusqu'à dix heures, je peux rester au chaud dans ma maison quand il fait -25, je peux relaxer au lieu de stresser, je peux faire du bénévolat et me rappeler à quel point je suis chanceuse. Merci. Là, je m'en vais faire comme tout le monde: dormir.

mardi 10 janvier 2012

Le repassage et les super-héros

Je me suis toujours tenu loin des vêtements nécessitant du repassage ou du nettoyage à sec mais...dans une autre vie, j'ai été agent de bord et j'ai porté l'uniforme. Disons le, l'uniforme ça fait de l'effet. Autant pour celui qui le porte que pour ceux qui le croise sur son passage. On se sent quasiment super-héros lorsqu'on l'enfile. Les gens nous remarquent, nous regardent, nous admirent, nous saluent. J'ai toujours pris soin de ma jupe, de mon pantalon, de ma robe et de mon veston en les envoyant religieusement chez le nettoyeur. Par contre mes blouses ne partaient jamais en garde partagée chez le nettoyeur. JE les lavais et JE les repassais. C'étaient les seuls vêtements de ma garde-robe pour lesquels je sortais ma planche et mon fer. Enfant, j'avais vu ma mère repasser méticuleusement les chemises d'habits de mon père et ça allait de soi que mes blouses de super-héros se devaient d'être impeccables.

La vie a fait en sorte que je quitte cet emploi et que je quitte l'uniforme. Finito le repassage. J'ai remisé ma planche et mon fer pendant quelques années.

Depuis quelques temps ma planche et mon fer ont repris du galon. Comme j'ai deux petits garçons et que je craque de les voir en chemises... qui dit chemises, dit repassage. Moi qui avait complètement rayé cette activité de ma trop longue liste de tâches ménagères, me voilà qui repasse des mini chemises de super-héros. À chaque fois, je pense à ma mère qui repasse encore plusieurs fois par semaine les chemises de mon père.

L'uniforme a également fait un retour dans ma vie... qui dit uniforme dit repassage. Ouep j'ai un nouvel uniforme. En étant mère à la maison, il est loin d'être obligatoire mais il se doit d'être repassé. J'ai nommé le tablier. Lorsque j'ai beaucoup de popote à faire, je sors mon tablier et il me semble que je cuisine mieux s'il est repassé. Je deviens un super-héros des casseroles. Un super-héros du fer, ça porte quel uniforme?

dimanche 8 janvier 2012

À voile

Aujourd'hui, je vous dévoile un texte coup de coeur que j'ai écrit en 2007. Il rejoint tout à fait le thème de mon blogue et c'est pourquoi je le partage avec vous.
À voile!
Pourquoi toi? Dis moi pourquoi? Le voisin, la tante, le camionneur, l’ami mais pas toi. Belle, fougueuse, intelligente, intègre et vive. Toi qui vis avec ça depuis des années. Toi qui n’as pas su sortir le fanion d’urgence. J’ai du le sortir à ta place, pour me soulager de ce poids qui me pesait sur les épaules depuis trop longtemps. À quoi bon continuer dans cette direction? Change de cap! Ajuste ta boussole ma belle. Le navire largue ses amarres et le voyage sera beaucoup plus agréable si tu changes d’azimut. Tu es dans le sprint final; celui ou tu as besoin d’énergie et de force pour arriver à bon port. Si tu ne changes pas de direction, le vent ne te sera pas favorable. En ce moment, le seul vent qui se retrouve dans ton couloir est un zéphyr; un vent de tempête. Un tourbillon qui t’entraîne de plus en plus profondément dans les méandres du désespoir. Hisse les voiles, le soleil brille et la mer est toute à toi. Tu es en train de faire le voyage de ta vie. Profites-en pleinement car le temps file. Les voyages sont toujours trop courts. La boussole est entre tes mains, à toi de trouver ton nord.

samedi 7 janvier 2012

Sur la pointe des pieds

Me voici, me voilà! Je reviens ici sur la pointe des pieds après un an d'absence et je compte bien reprendre les rênes de mon blogue. Je plonge dans l'écriture comme on chausse des vieilles pantoufles au début de l'hiver.

Dans mon dernier billet, je me souhaitais une année 2011 plus calme. Certes elle aura été plus calme mais toute aussi remplie sinon plus que 2010. C'est d'ailleurs un peu pourquoi je n'ai pas tenu promesse et que je n'ai pas publié dans la dernière année. De la broue dans le toupet vous dites?! Pendant la dernière année, mon corps était occupé à fabriquer une troisième petite merveille et ma tête était occupée à gérer, organiser, soigner, divertir, éduquer, nourrir, guider et accompagner mes deux bonheurs en couches. Mon coeur lui était occupé à aimer. Mon troisième marmot est arrivé à l'automne. Un beau petit garçon prénommé Mika a fait son entrée dans notre vie.

En fin d'année 2011, j'aurai appris que la vie est fragile. Elle peut basculer, dévier ou s'enfuir l'instant d'un clignement des yeux. Malheureusement, on a souvent tendance à l'oublier... Par chance, j'ai trois bébés qui me ramènent rapidement à l'essentiel. En ce début d'année chers lecteurs, je vous souhaite la santé, le bonheur, la paix et la sérénité.

Et bonne lecture...